18 août, Duck Lake :
Le matin, je me suis dirigée vers la Saskatchewan. Je
voulais prendre des informations au kiosque touristique, à la frontière, mais il
n’y avait qu’un vieux panneau d‘informations sur le nord de la Saskatchewan. Ça
augure bien… Sur la route 106, la forêt est passée de la pessière (peuplements
d’épinettes) vallonneuse à des peuplements de pins gris, pin et épinette sur
sol sableux, plus plat. Puis, sur le dernier droit vers le sud, il y avait de l’exploitation forestière
en cours, dans la forêt provinciale. C’est un peu avant la jonction avec la
route 55 que j’ai commencé à voir, entre des bandes de forêt, de l’agriculture,
l’activité principale de la province. Je suis passée rapidement à Prince
Albert, une toute petite ville, pas particulièrement charmante, et j’ai
continué mon chemin vers le sud-ouest, en direction de Saskatoon.
En route, j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup d’étangs dans
les terres agricoles. À peu près tous avaient des canards dessus. Comme j’étais
sur une autoroute, je ne pouvais malheureusement pas arrêter pour les regarder.
En plus, c’est aussi le paradis des oiseaux de proie. J’ai vu un faucon que je
soupçonne être un Faucon des prairies (à cause de la forme de ses ailes plus
élancée et de la couleur brune de son dos, mais je ne savais pas encore qu’il
fallait aussi regarder le patron sous les ailes pour bien le différencier du
Faucon pèlerin), deux Crécerelles d’Amérique, un Urubu à tête rouge, trois
Buses à queue rousse.
Enfin, j’ai fini par m’arrêter à mon premier objectif de la
Saskatchewan, Duck Lake. Je n’ai pas été déçue! Plein de canards, de toutes
sortes! Ce soir-là, j’ai noté 32 espèces d’oiseaux. Il y avait, entre autres,
un Butor d’Amérique, des Petits Garrots, des Grèbes jougris, des Grèbes à cou
noir, des Grèbes à bec bigarré, des Fuligules à dos blanc, des Fuligules à tête
rouge, un Harle couronnée, des Érismatures rousses, plein de Sarcelles à ailes
bleues, des tonnes de Foulques d’Amérique avec leurs petits, etc. J’ai même
trouvé une spectaculaire Avocette d’Amérique! Trop joli cet oiseau, mais un peu
loin. Il y aavait aussi quelques ares oiseaux de rivage, comme des Grands
chevaliers et des pluviers semipalmés, mais la plupart étaient trop loin pour
les identifier.
19 août, encore des canards et Saskatoon :
J’ai passé la nuit a
Duck Lake et j’ai entendu des coyotes hurler pendant la nuit. Il y avait aussi
des Grues du Canada que je pouvais entendre, dans un champ pas loin. Le matin,
je suis retournée observer au lac qui, au fait, est traversé en croix par deux
routes de gravier. L’eau est aussi beaucoup plus haute que d’habitude (les
poteaux électriques sont dans l’eau), comme un peu partout dans les prairies. J’ai
trouvé deux Phalaropes à bec étroit, c’est super! Mais ils étaient loin. Ça n’a
pas été facile de les observer.
Ensuite, j’ai continué mon chemin vers Saskatoon. En route, il
y a bien sûr de l’agriculture partout, avec plein d’étangs à canards. J’ai déjà
lu que ces étangs sont supposés être entourés d’arbres, mais que ces arbres ont
été coupés à cause de l’agriculture. En effet, rares sont les étangs que j’ai
vus avec des arbres. Au moins, ils sont normalement entourés de quenouilles,
mais elles ont parfois été coupées. Toujours selon ce que j’ai lu, de nombreux
étangs ont aussi été simplement asséchés. Je me demandais pourquoi il y aurait
des étangs sur un terrain plat, mais j’ai découvert que, en fait, les prairies
ne sont pas si plates que ça. Dans ce secteur, le terrain est légèrement
vallonné, ce qui permet à l’eau de s’accumuler aux endroits les plus bas, ce
qui est parfait pour les canards!
Saskatoon est une jolie petite ville. Le centre-ville n’est
vraiment pas très grand, mais a quand même de beaux bâtiments. La rivière
Saskatchewan sépare la ville en deux et est bordées d’un parc linéaire boisé
sur chacune de ses rives. Des sentiers pavés permettent de s’y promener
paisiblement. C’est une bonne idée d’aménagement, qui rend la ville plus
agréable et plus jolie. Les cartiers résidentiels sont vraiment charmants.
Ils
ont tous de beaux grands arbres le long de la rue et aussi sur le terre-plein
qui sépare les deux sens des rues. Toutes les rues résidentielles que j’ai vues
étaient comme ça, pas juste quelques-unes, toutes. Ça donne un superbe cartier
résidentiel plein de verdure (et d’ombre, pratique en cette chaude journée!).
Le campus de l’université a aussi l’air vraiment bien. En gros, c’est une
petite ville, de moins de 300 000 habitants, mais où il semble plaisant d’habiter.
Lors de mon escapade urbaine, je me suis arrêtée à un vrai
kiosque d’information. Dans un dépliant, j’ai appris qu’on avait une mer morte
au Canada! Il s’agit du lac Manitou. Alors, direction la Manitou! Même si c’est
un détour, au moins, j’ai un autre site ornithologique intéressant dans le
coin, alors c’est un détour qui en vaut la peine!
Oui, je suis allée nager dans le lac Manitou. Ok, je pensais
que je flotterais plus que ça, mais je flottais quand même plus que dans de
l’eau de lac ou de mer. Le plus comique a été après la baignade, lorsque mes
cheveux ont séché. L’eau s’était évaporée, les minéraux sont restés sur mes
cheveux et ont formé une poudre blanche qui s’accumulait surtout sur les
pointes. Ayaye, surprise! Mes cheveux étaient rendus raides et pas très
agréables au toucher. Ok, la douche sera appréciée! Je les ai démêlés un peu
comme je pouvais avant de les laver, mais c’était vraiment l’enfer, haha.
Scritch, scatch. Ouch! Ouin, ok, j’ai fini de les démêler après, plus facile.
En arrivant à Simpson, un petit village où j’ai dormi, j’ai
entendu un Grand-duc d’Amérique, encore. Pourtant, il n’y a toujours pas de
forêt. Bon, là il y a quelque chose que j’ai compris et que je me suis fait
confirmer par un résident. Il n’y a pas de grande forêt dans les prairies! Ok,
je le savais mais… Les villages sont les plus grandes forêts que les hiboux
trouvent dans les prairies, alors c’est là qu’on les trouve! Ah, ok. En gros,
il y a moins de forêt dans les prairies, mais c’est beaucoup plus facile d’y
entendre et observer des hiboux que chez nous, parce qu’il sont près des gens
et dans des forêts qui n’en sont pas vraiment, soit les quelques arbres des
villages. Et bien, maintenant, je le sais! Je vais garder mes oreilles
ouvertes!
En passant, les petits villages agricoles sont pas mal toujours
faits de la même façon. Il y a une très large rue principale, avec quelques
commerces, de style western, et un hôtel-restaurant-bar. Il est donc facile de
trouver où coucher, car il y a toujours un super hôtel à 30 à 40$ la nuit, qui
a besoin d’être remis au goût du jour, disons, hihi. Autour, il y a les maison
et les arbres. Au coin du village, il y a une meunerie, avec le nom du village
dessus.
20 août,
Last Mountain Lake National Wildlife Area :
Le 20 août, dans un paysage de praires au relief plat, j’ai
visité le premier milieu naturel protégé au Canada! Last Mountain Lake National Park est géré et
protégé par Environnement Canada. On y fait de la conservation, de la
restauration et de la recherche. Un circuit a été aménagé pour circuler en auto
et parfois dans des sentiers, à pied. J’y ai passé une très belle journée avec
la plus longue liste journalière d’oiseaux depuis le début du voyage, soit 71
espèces! Ce sont principalement des espèces aquatiques, soit des canards et des
oiseaux de rivage. Ah oui, en passant, le mois d’août, c’est le mois principal
de la migration des oiseaux de rivage, aussi appelés limicoles. J’ai revu des
Avocettes d’Amérique, mais de plus près cette fois. J’ai aussi retrouvé des
Pélicans d’Amérique et des Grues du Canada, toujours aussi charmants. Plus
tard, en automne, c’est un endroit où la très rare Grue blanche passe en
migration.
Mes grandes premières (jamais vues à vie) de la journée ont
été un groupe de huit Barges marbrées (wow, beaux gros oiseaux à super long
bec!), des Tyrans de l’Ouest (vraiment jolis avec leur ventre jaune), des
Sturnelles de l’Ouest (un peu partout, ça c’est un oiseau magnifique, avec lui aussi
un ventre jaune et en plus un V noir sur la poitrine, mais c’est peureux), des
Buses de Swainson (wow, superbes, un peu partout, de près à part de ça, et ça
crie tout le temps!). Il y avait aussi deux superbes Grèbes élégants. Ensuite, j'ai été surprise parce que je ne savais pas qu’il
y avait des Chevaliers semipalmés dans cette région. Trop beau cet oiseau en
vol. C’est une oiseaux de rivage (longes pattes, long bec) qui a des couleurs
assez fades posé, mais ses ailes sont noir et blanc, c’est vraiment joli. En
tout cas, j’essayais de partir du site et il fallait toujours que je m’arrête
parce que j’ajoutais toujours des nouvelles espèces même en roulant! J’ai fini
par réussir à partir et continuer ma route.
À Simpson, on m’avait parlé d’un autre super site pour les
oiseaux, qui est Chaplin. J’ai lu que c’était surtout bon pour les oiseaux de
rivage, qui migrent en août, alors j’ai changé mon itinéraire. Je n’étais pas
supposée aller au sud lors de mon aller vers l’ouest, mais bon, il faut que j’y
aille quand il y a des oiseaux quand même! Alors, direction le sud! Sur le
chemin, j’ai croisé une exploitation de potasse. Je ne sais pas trop ce que
c’est. Il va falloir que je lise là-dessus. De ce que j’ai vu, ça a l’air de se
trouver pas mal en surface et il faut sacrifier une bonne superficie de terres
agricoles pour l’exploiter.
Un peu avant Mosse Jaw, le terrain plat devient très
vallonneux, avec des mini vallées herbeuses, vraiment très jolies. Moi qui
pensais que ce serait plat jusqu’au sud de la province, je me suis bien
trompée.
Lors de cette journée, je ne suis pas arrêtés dans les
villes, bien que je sois passée très près de Moose Jaw et Regina. Je me les
garde pour le retour. Les oiseaux, ça presse plus!
J’ai rejoint l’autoroute 1, la transcanadienne. Vraiment, il
ne faut pas passer au travers des prairies direct par l’autoroute! Il y a
tellement de trésors à découvrir dans ces provinces!
À bientôt pour la suite!
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